Lecciones de Jean Herbert, intérprete y orientalista


Jean Herbert (1897-1980) fue uno de los intérpretes pioneros de la Sociedad de Naciones y la Oficina Internacional del Trabajo, modelo de muchos intérpretes y fundador del servicio de interpretación de Naciones Unidas. También creó y dirigió dos colecciones de diccionarios técnicos y multilingües publicados por Elsevier y patrocinados por las universidades de París, Heidelberg, Mainz, Trieste y Georgetown, y ostentó el cargo de vicepresidente y presidente de la AIIC.

Si bien todos los intérpretes conocemos al Herbert intérprete, lingüista y autor del «Manuel de l’interprète» (1952), para muchos su faceta de reconocido y respetado orientalista es una incógnita, pero lo cierto es que Herbert supo conjugar durante toda su vida su gran pasión por Oriente con su vocación de intérprete, o intermediario, ayudando a tender puentes entre lenguas y culturas. De hecho, él mismo describía el paralelismo que existe entre el orientalismo y la profesión de intérprete en una de sus últimas entrevistas:

….J’ai travaillé dans bien d’autres organisations, dans bien d’autres institutions internationales où je me suis aperçu que dans toutes ces réunions internationales, il était extrêmement difficile de s’entendre pour la raison bien simple que les gens qui représentent soit des Etats, soit des organisations, soit des groupes ethniques ou autres ne se réunissent que lorsqu’ils sont en désaccord ou lorsqu’il y a un conflit ouvert ou latent. Avec cette conséquence qu’en face des oppositions d’intérêts, chacun cherche à faire triompher son point de vue, à défendre ses intérêts au préjudice des autres. Or c’est incontestablement la discipline de l’interprète qui m’a donné la faculté de faire ce que je fais en matière d’orientalisme car cette matière, comme l’interprétariat, se consacre à la découverte et à l’explication de l’être humain. Et en même temps, on recherche l’établissement des relations humaines, s’efforçant d’en justifier la nécessité…..

….En fait, il y en a deux. Il y a d’abord un rapport en ce qui concerne la substance ou l’intention générale, tâcher de permettre aux gens de bien s’entendre entre eux afin qu’ils ne passent pas leurs temps à se quereller sinon à se battre ; et il y a aussi un rapport dans la forme ou plutôt dans la formation professionnelle. S’il est consciencieux et compétent, l’interprète de conférence doit faire abstraction de sa propre personnalité et se mettre dans la peau de l’orateur qu’il est appelé à traduire. Il doit être absolument passif, comme un disque vierge, pour recevoir, imbiber, assimiler ce que dit l’orateur et, en même temps que cette passivité, il doit avoir une activité extraordinairement intense et rapide pour transposer ce qu’il a entendu et pour l’exprimer à son tour de façon claire, parce qu’un véritable interprète ne se borne pas à traduire des mots, il doit faire passer, sans le déformer, le massage que voulait faire passer l’orateur. C’est précisément cette double attitude qui m’a permis d’étudier aussi les religions orientales, en essayant de les comprendre passivement, en abdiquant ma propre personnalité, en m’y plongeant sans aucun esprit critique et ensuite en essayant de les rendre avec autant de clarté possible, comme les gens qui les pratiquent veulent qu’elles soient décrites. D’ailleurs l’interprétation est la plus grande université. A l’université, vous pouvez avoir un bon maître ou deux. En tant qu’interprète, vous en avez un nombre illimité puisque vous travaillez pour les plus grands spécialistes dans tous les domaines.

Vía: Wikipedia , Le Monde du Yoga (Entrevista a J. Herbert)

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